L'éducateur spécialisé accompagne au quotidien les adolescents placés. Ici, on voit une ado pensive.

Ma reconversion professionnelle en tant que community manager pour les coachs.

Lui : “Tu fais quoi dans la vie ?
Moi : “Je danse, je joue, j’expérimente, je partage, je mène des projets…
Lui : “Non mais… Professionnellement ?!
Moi : “Ah ? Et bien, je me forme au métier de community manager pour soutenir des business et pouvoir travailler n’importe où dans le monde.
Lui : “Hann ! Y’en a qui ont de la chance quand même ! »

SOMMAIRE

Est-ce que « j’ai de la chance ? »

De la chance ? Quésaco ? “un événement heureux ou malheureux qui se produit par hasard”. Merci Google. Nous pourrions proposer un stage sur les lois universelles de la vie pour parler du « hasard » à notre “ami”. Il y aurait fort à faire et ce serait très intéressant. Passons… Ais-je la chance d’être là où j’en suis aujourd’hui ?

Et bien non, ce n’est pas une chance.
C’est un choix.


Oui, j’ai obtenu de l’aide autour de moi, de la part de l’état et de mes proches. Merci pour cela. Pour autant le chemin n’a pas été simple… et comme on le sait, la vie entrepreuneuriale n’est pas de tout repos !

Le résultat d’un grand processus de vie.

En Janvier 2021, j’avais encore un CDI en tant qu’éducatrice spécialisée, dans un foyer pour adolescents. La classe… m’a-t-on dit ! Mais je maigrissais, je faisais 2 insomnies par semaine, je mangeais mal, j’avais un abonnement chez ma kiné, aucun loisir épanouissant et j’avais peu de vie sociale.

La crise épidémique et sanitaire allait de bon train et s’ajoutait à l’invisible crise sociale. J’ai connu des épisodes où j’ai craint pour ma vie et mon équilibre psychique. Je n’étais pas heureuse. Mon cerveau était en ébullition : je sortais du lit, traitais les mails pro depuis chez moi pour “gagner du temps”, puis j’allais au travail où tout s’enchaîne.

⚠ liste non-exhaustive et indigeste

Ménage, repas, devoirs scolaires, réunions, comptes rendus, appels, rencontres, de nouveaux mails, gestion d’agendas, erreur de planning, roulement d’équipe, photocopies, transmissions, rapports au juge, délais, jugement difficile, alcool, drogues, mensonges, secrets, révélations, dénis, abandon, nouvelles transmissions, fugue nocturnes, pleur…

Je me couche… demain sera un autre jour.

adopte-moi je t’en prie
t’es pas ma mère”
ta gueule
tu sers à rien
tu m’aides pas !
“on veut pas de toi ici
je t’aime
à l’aide
… silence, absence, échecs, réussites, projection, empathie, Cyrulnik, concepts, analyse, introspection, épuisement, …

Les jours s’enchaînent, les semaines et les mois… les mêmes jeunes tournent en boucle et nous donnent l’impression d’un pas en avant pour trois pas en arrière. Et à la majorité, famille ou non, emploi ou non, on les mets dehors ! Et oui, une préado de 14 ans vient d’arriver et elle raconte en boucle que le fantôme de son père vient parfois la nuit… le juge attendait la libération d’une place pour elle depuis 1 an.

Dessin de licorne, soutien, câlin, fou rire et balade en nature, réconfort, aide, vomi, les poux, la poignée de porte qui reste dans la main, le ballon dans le couloir, l’enfant qui nettoie son vélo avec l’essence du scooter, l’ordinateur jeté par terre, les agressions physiques/verbales, la protection d’un enfant face à un autre qui le menace au couteau et ce regard…

Il y a la peur, la haine, le désespoir, la vitre brisée et ce stigmate qui reste des semaines voir des mois aux yeux des nouveaux arrivants, la préparation des repas ensemble, les crêpes collés au plafond mais également le vol de nourriture – de téléphone – d’argent, la gestion des chagrins et des premières sexualités, la mise en danger, la mère qui débarque et giffle son fils ou l’embrasse.. elle ne sait plus. Mais aussi l’absence des parents ou de la famille entière, les premières règles, les putains de réseaux sociaux, le chantage sexuel… la peur et la douleur.

Allez, ce matin je suis de bonne humeur, ça va être une bonne journée !

Mais l’avalanche est là où tu l’as laissé. l’administratif et les rapports humains t’engloutissent et même si tu as les nerfs solides. C’est dur.

Les bobos physiques et psychiques, les cris, les rires, les mots des maux, les maux du corps et de l’esprit, les collègues en difficulté – moi en difficulté, leurs pleurs – les miens, leur colère – la mienne, contre nous et contre tous, le doudou et le bisou du bonne nuit (ah non, on a plus le droit c’est covid !), les règles, les interdits, la menace invisible, le besoin, le vital. Évaluer, guider, conseiller, synthétiser, imaginer, mener, créer, essayer…

Sortir de la structure et voir sa voiture abîmée (crachats, pneus crevés, rétros cassés, portière défoncée – résultat de la colère d’une vie en souffrance qui est parfois la seule expression d’un appel à l’aide). Mais retourner au travail, puis l’urgence… l’urgence. Cette urgence … 5 jours sur 7, matins – midis – soirs – parfois nuits – week-ends – fériés – noël… pour quelques jours de repos… Et recommencer. Sans savoir si l’énergie et le temps que l’on donne portera des fruits.

Rarement, voir jamais.

J’ai aimé mon métier. Passionnément. Mais je me suis oubliée.

Je vivais dans une colocation sans avoir de chambre… sans avoir d’espace privé, pas de cocon ou me réfugier et ou laisser poser mon cerveau. En prime, j’étais isolée dans une « bourgade », dans un appartement plutôt humide et chauffé au chauffage d’appoint en hiver.

Je me souviens que le velux laissait tomber l’humide moisissure sur mon épaule droite quand je faisais la vaisselle. D’ailleurs, ma meilleure amie est tombée malade le seul jour où elle est venue dormir chez moi. La poisse !

Je rêvais de partir loin – jusqu’au Népal avec mon camion, mais dont le crédit me serrait la ceinture chaque mois. Je rêvais d’un emploi bienveillant pour moi-même. Les questionnements internes ont finit par se faire entendre…

Était-il réellement impossible de quitter cet emploi, si je voulais réaliser mes rêves ? Si je voulais vivre ? Aïe.. la phrase de trop !

La vie ce n’est pas ça.
Ce ne sera pas la mienne en tout cas !

Ne rien tenter pour changer ce qui ne convient pas est un choix. C’est une prise de position.

T’es folle de quitter ton CDI !” → La folie, c’est de toujours refaire la même chose et de s’attendre à des résultats différents (A. Einstein)
Mais tu vas faire comment pour vivre ?” → Vivre pour travailler – travailler pour vivre… j’ai la conviction qu’il faut voir la vie autrement que par le spectre du “travail ».
Tu fais une erreur” → Créer le changement face à une situation qui ne nous correspond pas n’est pas une erreur. C’est une responsabilité.
« T’es sûre de toi ?” → Non. Et j’ai peur…

J’ai démissionné de mon emploi le 21 février, avec une cicatrice au cou fraîche de la veille. Le lendemain, le 22 février, j’ai rendu les clefs de l’appartement. Ma vie entière était dans mon camion, mon chat comprit. J’ai intégré une nouvelle colocation ce jour-là, et une chambre… ! J’y ai posé le peu d’affaires qui me restait de ma dernière séparation amoureuse. Mais j’y ai aussi posé mon corps et mon esprit. Dès mon arrivée, mon chat est tombé gravement malade et cela m’a coûté toutes mes petites économies pour le sauver. Deux semaines après, c’était à mon tour de décompenser.

Puis, ce fut la bombe émotionnelle. Et… maintenant ? Sans emploi, j’ai dû revendre mon camion et remettre ce rêve de voyage à plus tard. De plus, il m’était impossible d’être de nouveau éducatrice… Soit je ne me rendais pas aux entretiens, soit je déclinais le poste proposé, confuse. Du coup, je me suis tournée vers l’intérim pour retrouver mes droits au chômage ; pour me nourrir, payer ce nouveau loyer, continuer à payer le vétérinaire, etc. Mais que faire ? Quels sont mes besoins ? Mes envies ? J’ai passé mon été à chercher ce foutu ikigaï… j’ai rassemblé mes esprits, me suis reposée, me suis nourri d’idées. Je suis allée de nouveau à ma rencontre intérieure. J’ai écouté mes émotions et les ai laissés me guider.

Je me suis mise à danser et à masser pour vivre et ressentir le contact, la connexion et le partage. Je me suis lancée dans une formation de Shiatsu pour être en capacité de me soigner moi et mes proches. Je me suis formé à la création d’entreprise dans un métier digital nomade pour ma liberté et le soutien que cela va pouvoir offrir. Tout cela donne matière à ce qui fait sens dans ma vie : la bienveillance – la liberté – le choix – le partage et la transmission – le soin de nous tous – les énergies et l’évolution des êtres…

Ma vie ? Je la mérite et j’en suis responsable !
Et cela ne sera pas dû au hasard – ou à la chance, n’en déplaise à certain(e)s.
Je suis le résultat de mes choix.
Je suis libre et heureuse.
Je remercie la vie pour ses enseignements.
Je me remercie de les comprendre.
Je me choisi.

Texte libre. Je suis responsable de ce que je te dis, pas de ce que tu comprends.
Avec Amour et Bienveillance.
☀ Mégan

La FAQ des coachs qui veulent exploiter le potentiel des réseaux sociaux.

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